Baromètre 2024 : 81% des jeunes freinés dans leur insertion par un manque de mobilité

Jeudi 14 novembre 2024 – La Fondation Apprentis d'Auteuil révèle les résultats de son 5ème baromètre annuel, intitulé « La mobilité, frein à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes ». Le baromètre 2024 met en lumière la difficulté d’accès à la mobilité pour les jeunes, en particulier pour ceux issus de milieux précaires ou éloignés de l’emploi, et les conséquences sur leur insertion sociale et professionnelle. L’occasion pour la Fondation Apprentis d’Auteuil de rappeler les solutions concrètes proposées dans la région pour remédier à cette problématique.

5ième édition du baromètre « La mobilité, frein à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes »

Depuis 2019, Apprentis d’Auteuil publie chaque année un baromètre de l’éducation sur une thématique spécifique avec OpinionWay.

Cette année, la Fondation a choisi d’orienter son enquête sur la mobilité des jeunes, un sujet qui s’est imposé comme une priorité à la suite des observations de terrain et des retours de ses établissements. En effet, en s’appuyant sur les difficultés constatées dans ses dispositifs, Apprentis d’Auteuil a identifié la mobilité comme un obstacle majeur pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Le sondage a été réalisé du 22 juin au 7 juillet 2024 auprès d’un échantillon de 2 001 jeunes âgés de 18 à 25 ans, en France, dont 205 jeunes dans les Hauts-de-France. La méthode des quotas est retenue au regard des critères de sexe, d’âge, de statut d’activité et de région de résidence, tant au niveau national que régional.

Mobilité : un frein à l’insertion pour 81% des jeunes sondés en Hauts-de-France

Les résultats du baromètre mettent en lumière que 81 % des jeunes de 18 à 25 ans interrogés dans les Hauts-de-France déclarent avoir dû renoncer à un emploi ou une formation en raison de la difficulté à se déplacer. Ce taux atteint 87 % chez les jeunes dits “NEET” (ni en emploi, ni en études, ni en formation).

Les jeunes cumulent les freins à la mobilité

Parmi les freins rencontrés par les jeunes dans leur mobilité :

  • le manque de transports en commun adaptés,
  • les contraintes financières,
  • les barrières psychologiques (phobie sociale, anxiété…) et culturelles trop souvent sous-estimées.

Les solutions en Hauts-de-France mises en place par la fondation

Apprentis d’Auteuil propose, à travers différents dispositifs, un accompagnement spécifique et individualisé pour lever les freins à la mobilité que les jeunes peuvent rencontrer et souvent cumuler, dans le but de faciliter leur insertion socio-professionnelle.

  • Prêt de véhicules électriques à Liévin (62)

Le Foyer de Jeunes Travailleurs Jean-Paul II à Liévin prête ou louent à petit prix des véhicules -vélos, scooters ou voitures électriques – à des jeunes qui n’ont pas de solution pour se rendre sur leur lieu de stage ou d’apprentissage.

  • Un bus Potenti’elles pour aider les femmes en quartiers prioritaires dans la Somme et le Pas-de-Calais

Le bus fait étape à Amiens et dans les quartiers prioritaires de l’amiénois, ainsi que dans le Pas-de-Calais dans les quartiers de la Communauté d’agglomération de Lens-Liévin et de la Communauté d’Agglomération Hénin-Carvin.Il vient à la rencontre des 18-30 ans – et plus particulièrement les jeunes femmes – les plus éloignés de l’emploi. Le bus de Potenti’elles propose des immersions connectées grâce à des casques de réalité virtuelle qui permettent aux jeunes de plonger dans des univers professionnels et de découvrir des métiers porteurs.

  • Boost Insertion dans le Nord : un accompagnement financier et psychologique

Ce dispositif s’adresse aux jeunes fragilisés et éloignés de l’emploi dont les causes peuvent être multiples (décrochage scolaire, anxiété, phobie, …). Près de 97% d’entre eux connaissent des freins à la mobilité en entrant dans le dispositif. Pour les aider, le dispositif d’insertion Boost Insertion met en place de nombreuses actions concrètes à Douaisis et le Cœur d’Ostrevent (59) : accompagnement à prendre les transports, atelier de sensibilisation avec la SNCF, ateliers pratiques et immersifs avec des casques de réalité virtuelle, organisation de sorties collectives (ex : visite de centre de formation), accès aux aides financières pour passer le permis, etc

« Pour remobiliser les jeunes dans leur projet professionnel, nous les aidons à reprendre confiance. C’est un point clé, notamment la confiance autour la mobilité, c’est-à-dire se sentir en capacité de sortir de sa ville, d’aller plus loin pour trouver des opportunités en phase avec son projet. » Thibaut Louvet, conseiller en insertion professionnel, à Douai

  • Dans l’Oise, la Somme et le Pas-de-Calais, des dispositifs de remobilisation des jeunes en rupture

« La mobilité n’est pas un frein périphérique à l’emploi, mais un frein central !  Notre mission ? Permettre à chaque jeune d’accéder à la mobilité, pour qu’il s’insère – rapidement et durablement – sur le marché du travail et dans la société. Nos actions ? Développer des solutions personnalisées et adaptées aux problématiques, enjeux et territoire de chacun : mise à disposition de vélos ou scooters électriques, aide au passage du permis lorsque c’est nécessaire, ateliers pratiques ou accompagnement personnalisé pour lever les freins psychologiques…» Pascal Borniche, directeur régional Nord-Est d’Apprentis d’Auteuil

 

  • Une aide à l’accès au droit pour sécuriser les parcours professionnels des jeunes en métropole lilloise, Douais et Lens.

Le programme Pro’pulse Prépa apprentissage accompagne les jeunes en difficulté de 16 à 30 ans à consolider leur projet e grâce à la mise en place d’un parcours et personnalisé, et de partenariats avec les entreprises (immersion, stages, etc). La concrétisation d’un contrat en apprentissage est encore souvent conditionnée à l’obtention d’une solution de mobilité. Les jeunes sont accompagnés à lever les freins notamment financiers par une aide à l’accès aux aides souvent méconnues et sont aussi accompagnés dans l’obtention du permis (révision du code par exemple).

« En métropole lilloise, le réseau de transport est assez dense, pour autant les zones industrielles ou commerciales où doivent se rendre certains jeunes pour un stage ou un apprentissage ne sont souvent pas ou très mal desservies. Même en zone urbaine, la mobilité peut être un frein majeur à l’insertion professionnelle. Nous faisons tout, avec eux, pour trouver des solutions. » Mohamed Masrouhi, coordinateur Pro’pulse Nord-Pas-de-Calais.

 

Résultats et infographie du baromètre