Cyril : Qu’est-ce que tu fais comme métier ?
Sandy : Je suis dans la couverture, couvreur-zingueur depuis trois ans. J’avais fait des petits CDD auparavant, mais j’ai voulu passer mes diplômes. J’ai le titre professionnel couvreur et j’ai le niveau mention complémentaire mais je ne l’ai pas eu à cause d’un accident professionnel.
Pourquoi tu as choisi ce métier ?
Pour le travail en extérieur, en altitude et le travail en équipe.
Le métier consiste à isoler une maison par la toiture, qui est la principale cause de la perte de chaleur. La chaleur monte, et si ce n’est pas bien isolé en termes de toiture ou de comble, la maison perd au moins 50 % de sa chaleur.
Tu isoles les combles perdues ?
Oui, on s’adapte aux nouvelles normes d’isolation, étanchéité à l’air, isolation par le matériau en lui-même, et aux nouvelles constructions. À l’heure d’aujourd’hui, les apprentis apprennent beaucoup de nouvelles normes dont les patrons ne sont pas forcément au courant. On leur transmet le message, d’où dans le métier du bâtiment, on apprend tous les jours, aussi bien par les plus petits que par les plus grands !
Comment fais-tu pour isoler une toiture ?
On isole une toiture, en gros, avec des éléments d’isolation comme la laine de verre, la laine de roche, la laine projetée. Pour une étanchéité à l’air, on isole avec un pare-pluie, c’est un écran sous toiture qu’on scotche avec de l’adhésif pour faire une isolation à l’air. Ce sont les nouvelles normes Bâtiment basse consommation pour éviter la déperdition de chaleur.
Au-delà des risques, qu’est ce qui te motive à continuer le métier ?
Je trouve que c’est un métier passionnant, il y a beaucoup de techniques à apprendre. C’est en quelque sorte une œuvre qu’on fait nous-mêmes. Quand on se rend compte qu’on aime ce métier et qu’on a bien fait une toiture, qu’on descend et qu’on la regarde avec les yeux qui brillent, cela donne envie d’en faire une autre encore plus belle, et une autre encore plus belle. Je vis mon métier avec passion, donc je veux apprendre chaque jour un peu plus. C’est ce qui m’a donné l’envie de remonter malgré l’accident.
Quels conseils me donnerais-tu pour me sentir moins en danger sur une toiture ?
Le plus important, c’est de prendre en compte la sécurité, savoir se mettre en sécurité ainsi que ses collègues. Il faut savoir qu’on n’est jamais totalement en sécurité sur une toiture. Il faut avoir une conscience professionnelle et ne pas emprunter les zones dangereuses sans avoir mis en place la sécurité, ne jamais prendre les consignes à la légère, ne jamais se décrocher pour deux minutes, ne jamais descendre à l’échelle à deux ou trois dessus… Savoir travailler intelligemment, prudemment et consciencieusement.
Comment te projettes-tu dans l’avenir ?
La première chose que je voudrais faire, ce serait ouvrir mon entreprise professionnelle et transmettre mon savoir à l’équipe. Et si cela ne peut se faire, je voudrais être formateur technique. Le but, c’est de pouvoir transmettre son savoir-faire à des jeunes qui n’auraient pas la possibilité d’apprendre chez des patrons. Mon but premier, c’est de pouvoir donner sa chance à son prochain.
Qu’est-ce que ta formation à Loos-en-Gohelle t’apporte ?
Le bâtiment en lui-même est un très bel outil pour apprendre à l’heure d’aujourd’hui. Et dans la formation au Centre Sainte-Barbe, on utilise du vrai matériel et des vraies machines, en condition réelle de toiture ou de BBC. Cela nous aide à avoir une conscience professionnelle. On a des formateurs très compétents dans les domaines aussi bien théorique et pratique. Cet ensemble de choses nous donne toutes les cartes en main pour réussir !